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Mésange bleue capiniella cappellina cianciafrì scappelluccetta…

Un billet pour évoquer un oiseau assez étonnant. Déjà, lorsque j’ai voulu traduire son nom en langue corse, j’ai trouvé une dizaine de résultats avec quelques variantes. Pour le titre, j’en ai choisi deux ou trois mais vous trouverez la liste complète sur la remarquable et souvent conseillée, base de données ADECEC INFCOR.

Je n’ai plus les photos de mes vacances passées et je le regrette. Car, la familiarité de la mésange bleue est tout à fait incroyable au point que j’en avais une en train de manger dans ma main pendant qu’une autre s’était perchée sur ma tête.

11 à 12 cm, pour un poids 9 à 12 g. Un petit oiseau et un bel ambassadeur pour la vallée du Filosorma puisque la population de ces oiseaux est étudiée depuis 1976 par le CNRS de Montpellier installé à la maison forestière de Pirio.

La mésange bleue et d’autres passereaux dont je vous livre (à la fin) les noms corses puisque l’idée est aussi d’enrichir son vocabulaire.

J’ai retenu deux choses de ce que j’ai appris sur cet oiseau en discutant d’une part avec ceux qui posent et étudient les nichoirs, on les trouve dans la forêt de Pirio ou sur la route forestière, et d’autre part en lisant les nombreux articles qui lui ont été consacrés.

De ces deux choses, une m’a étonné et l’autre m’a inquiété car on y voit au travers du destin de la mésange, comment va évoluer notre propre avenir.

Pourquoi étonné ? Parce que l’oiseau est un grand malin qui gère fort bien la santé de sa couvée.

Il faut savoir que la mésange niche dans un trou, d’arbre ou de mur, partout où ses prédateurs ne pourront pas l’atteindre. Elle fait son nid, comme ses amis à plumes, avec de la mousse et des brindilles. Mais elle y ajoute de la lavande, de la menthe et des immortelles. Toutes ces plantes sont connues pour avoir des propriétés antiseptiques et donc éloigner les parasites, notamment certaines puces qui se nourrissent du sang des oiseaux. Un hasard ? Que nenni !

Pour mieux comprendre cette affaire, un ornithologue, Marcel Lambrechts et son équipe, installées donc à Pirio, ont attendu que les oisillons soient nés. Ils ont alors enlevé les herbes aromatiques. Alors, les mésanges partaient immédiatement, à la recherche de ces herbes manquantes et attention, elles ne ramenaient que les aromatiques dont elles avaient besoin. Même si pour cela, il leur faut aller à plusieurs centaines de mètres. Donc, leçon numéro un, elles connaissent les odeurs et leçon numéro 2, elles savent protéger leur nid contre les parasites. Comme nous ! L’histoire ne dit pas si elles ont apprécié le travail supplémentaire occasionné par l’éxpérience.

Pourquoi inquiété ?

Parce que la mésange adapte sa reproduction à la quantité de nourriture dont elle aura besoin pour ses oisillons. Et en particulier à la population de chenilles. C’est l’aliment le plus riche en eau et protéines. Dans le Filosorma, l’oiseau a parfaitement adapté son cycle grace à la présence du chêne vert en abondance. Sur le continent, où a été conduit une enquête en parallèle, c’était le chêne blanc qui dominait et il a été remplacé progressivement par le chêne vert. Arbre qui produit des feuilles plus tard. Comme les mésanges continuent à pondre au même moment, elles s’épuisent à chercher la nourriture et meurent davantage. Deux fois plus.

Oui mais pourquoi ça m’inquiète..parce que c’est un effet, un de plus, du réchauffement climatique qui bouleverse les conditions de vie des espèces en modifiant en profondeur, tous les milieux..forêts..rivière..  « ..Une sélection au sens darwinien du terme va se mettre en place, estime l’un des chercheurs de Montpellier. Et l’on peut être inquiet pour les espèces qui s’adapteront mal…».

Pas certain que nous fassions partie de ces espèces qui s’adapteront le mieux.

PS.. le blog que vous parcourez, fait partie d’un site dédié à l’apprentissage de la langue corse. Si vous voulez le découvrir, cliquez sur l’image ci-dessous…