QUATTORDECIMA LEZZIONE.....prononcer "kouatordédjèsima lait-tsionè"

Un troisième proverbe inspiré par l'histoire...toujours très utilisé de nos jours! (rappel; pour faire disparaître le cadre ...survoler le proverbe avec la souris)

Baccalà per Corsica!

"Bakala per Corsica" "de la morue pour la Corse"..ce sera toujours assez bon pour la Corse. La morue qui était expédiée de Gênes portait cette étiquette passée en forme de proverbe qu'on utilise toujours chaque fois que la Corse subit un traitement discriminant.

Le thème d'aujourd'hui correspond aux tournures impersonnelles et à une introduction aux suffixes...


les principales sont: "il faut" et tous les verbes qu'on utilise quà la troisième personne du singulier (il neige, il pleut etc..)

Il faut...se traduit par "ci vole"(prononcer tchi wolè). C'est une expression extrêment courante bien entendu qui est souvent utilisée sous la forme d'un conseil qui se voudrait non impératif. "il faut faire" donnera "ci vole a fà". L'expression "ci vole" est alors suivie de la préposition "a". Pour les puristes, il faut noter que normalement, on écrit "ci vole da fà" mais je simplifie car en langage parlé, le "d" disparaît.
Autre exemple...il faut dire que je suis content..."ci vole a di chi so cuntentu" (tchi wolè a di ki so countentou)

On observera donc que pour traduire le français "falloir", on utilise en Corse le verbe "vulè" précédé d'un adverbe de lieu "ici". Il faut se traduit litteréralement par "ici, il veut". Mais bien entendu, au delà de cette tournure, le verbe "vulè" peut être utilisé dans son acception courante...je veux (voliu), tu veux (voli) etc...

Bien entendu cette tournure se conjugue à tous les temps:
il fallait....ci vulia (tchi woulia)
il faudrait...ci vuleria (tchi wouléria)
il faudra....ci vulera (tchi woulera)

 

Pour les tournures impersonnelles simples, il pleut, il neige, on utilise tout simplement la troisième personne du singulier de l'indicatif présent (ou imparfait voire futur) en fonction du moment où on se place....Hier, il pleuvait, aujourd'hui il pleut, demain il pleuvra" nous donnera "Eri piuvia, ogghje piove e dumane piuvera"

Pour dire, il a plu, il a fait du vent, il a neigé etc...on utilisera en corse l'auxilaire être (esse) aux lieu et place de l'auxiliaire avoir en français..
Ainsi, on dira "il est plu"....è piossu (è piossu) ou "il est neigé" (è nivatu) ou enfin, "il a fait du vent" donnera "è fattu u ventu"
et de la même manière pour dire " il a fallu", on retrouvera l'auxiliaire "esse" pour obtenir le "ci è vulsutu"

Et maintenant, une petite introdcution aux suffixes très utilisés en Corse...

A la fin d'un mot, on peut diminuer ou accentuer en fonction de la nuance souhaitée..

Voyons aujourd'hui deux petites choses sur le suffixe "acciu" (atchou). Il est normalement péjoratif. Un zitellaciu est un garnement. Au fémininn il se décline en "accia" etau pluriel masculin en "acci" et pluriel féminin en "acce".Une méchante (ou mauvaise au sens des moeurs) femme sera (s'il en existe toutefois) una donaccia.

Toutefois, il ne l'est pas lorsqu'il sert à désigner les habitants d'une ville ou d'un village. I Bastiacci, ne veut pas dire les méchants bastiais mais les bastiais...tout court.

 

 

Et un exercice...nous rompons à partir de cette leçon avec les phrases à traduire pour passer aux thèmes un petit peu plus compliqués..Dico obligatoire. Merci de traduire les texte suivant.

Ton père est un brave homme. Quand il faut descendre à Bastia au terrain de football pour voir jouer les Bastiais, il prend toujours sa voiture. Moi, je lui demande de payer l'essence. Mais, il ne veut pas. Tes frères chantent dans la voiture et ces chansons sont un plaisir à entendre quand nous prenons la route par en bas pour arriver à la ville. Je ne comprends pas toutes les paroles des chansons. Il faut apprendre le corse pour l'été prochain si je veux moi aussi chanter avec eux. Ils pensent je ne connais plus mes origines (*)La dernière fois, il a plu mais je suis content quand même car le voyage était beau et que je ne crains pas l'eau! Ma soeur doit venir avec nous mais si elle se plaint, elle marchera à pieds comme les ânes.
(*) c'est le moment de placer un proverbe....

 



 

 

 

 


 

 

 

 

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