A partir de la 21ème leçon, nous abordons une phase d'appropriation de la conversation. Les textes dans la partie gauche seront exclusivement rédigés en corse et les commentaires apparaîtront en français dans la partie droite. Pour vous permettre une traduction aisée, vous pouvez en cliquant sur le lien, ouvrir une page secondaire avec accès à la base de données ADECEC. Cette base permet une traduction corse français et français corse.

Fichier son accessible ici

un exercice unique............traduire le texte!!

vintitreesima lezzione
U lindumane U ghjornu chi vene dopu..Profitons en pour rappeler ou apprendre que aujourd'hui se dit "oghje" (odiè) hier (eri) et demain (dumane). Ensuite, comme en français, on peut décliner avec avant et après (nanzu et dopu)...avant hier= nan'eri et après demain= dopu dumane
Antone si ne falla per u chjassu. Noter la construction très idomatique. Elle correspond à une tournure qui en français serait incorrecte, très "parlée"...On peut dire "je monte" (collu) mais vous entendrez souvent "mi ne collu" ce qui littéralement se traduit par "je m'en monte". Le pronom réfléchi donne un effet "d'insistance" voire d'effort. "aio, è ora...mi ne collu a dorme.."
U so amicu Stevanu piu sbonoratu, era diggia in traccia di zappà, a mezza fanga

Quelques mots utiles pour la conversation...diggia ou in traccia...s'agissant de cette dernière locution qui se prononce "in tratché", il est difficile de lui trouver une explication étymologique. Elle correspond au mot "trace". Voyez également comment on exprime l'idée de l'endroit où se trouve au sens du français "en plein dedans"

"è una bella stonda chi t'aspettu, t'incresce sempre d'arrizatti a bon ora o ti piace di lascià travaglià a l'altri, ô casgiunellu chi tu si!" "è una bella stonda" correspond à une expression qui devrait vous éviter un gallicisme causé par une traduction trop littérale du mot "moment". Un petit rappel avec "arrizatti" puisqu'on redécouvre la manière de construire les tournures réfléchies. Et enfin, sur "casgiunellu" relever comment le suffixe "ellu" qui est un diminutif donne une nuance affectueuse à un mot qui sinon, sonnerait comme un reproche. Les suffixes ont déjà été abordés...rappellons le "one" qui est augmentatif ..."sumere...sumerone", le "ellu" donc qui est diminutif "sumerellu", le "acciu" qui est péjoratif sauf quand il s'agit des habitants d'une ville "sumeracciu" ou le "ettu" qui lui aussi est diminutif "un sumerettu". On peut au demeurant les combiner presqu'à l'infini...ma pauvre...a mo tinta...ma pauvre petite...a mo tintarella...a pauvre petite méchante...a mo tintarellaccia...voire...ma toute pauvre petite méchante...a mo tintarettelleccia...Essayez avec des adjectifs que vous connaissez!
" Podi parlà, ô muccico, bruttu quante tu si, faristi megliu di stà zittu" rien de difficile...des nouveaux mots à découvrir avec en prime une gentille "insulte" souvent adressée aux enfants. Quand même, un petit conditionnel dans la phrase et le "sta zittu" que vous avez entendu ou que vous entendrez sûrement un de ces jours.
" Ahè, falla finita e fa vede u spuntinu chi aghju a fame" "u spuntinu" voilà quelque chose d'incontournable! Profitons en pour rappeler quelques mots qui rentrent dans ce registre...le matin, on prend le petit déjeuner "u rompidighjunu".(ou "sdighjunu)...a midi, on déjeune "fà cullazione" et le soir c'est "a cena"..Evitez l'horrible "cassà a crouta" que j'ai entendu un jour au village. La langue corse permet toutes les nuances..."merendella" pour pique-nique, "pranzu" pour festin

"..U m'aghju sminticatu" risponde Antone. Ma quandu ellu vede a Stevanu cusi azezu, li face subitu " inno, era in burla, l'aghju puru qui" "je me le suis" là encore tournure très idiomatique comme dans la phrase plus haut...A relever le "li face" utilisé aux lieu et place du verbe répondre, dans une construction qu'on retrouve également en français. Notez le "puru" qui correspond au "bien".
" m'ai fattu a paura! Quale è chi l'a fattu? Pane e cumpane..un manca nulla" "quale è" rappel d'une vieille leçon. Cette locution ne devrait pas vous occasionner de problèmes pour la traduction." Pane e cumpane" le sens de la phrase va vous aider. On y voit clairement l'origine latine de notre langue "cum pane".
"So eiu chi l'aghju priparatu. E per quessa chi so ghjuntu cusi in ritardu" Encore un rappel...so eiu...dans cette phrase, la répétition du pronom montre que celui qui s'exprime insiste sur son implication. A relever le "cusi" qui correspond bien entendu au "aussi" français.
"t'aghju da crede....sera a to cugina carnale chi l'avera fattu chi per a manghjusca è a piu forte" je vous laisse traduire..la tournure est ironique. Cugina carnale...nous voila dans la parenté. Dans les toutes premières leçons, nous avons évoqué les mots les plus simples...Père, mère, frère etc...Voici donc cousine, cousin (cuginu) neveu (nipote mot invariable et valable pour nièce également)..A cugnata...u cugnatu...a sociara...u sociaru..que je vous laisse traduire. S'agissant des cousins, on retrouve les degrés de parenté. Cousin germain (carnale...issu de la chair) au troisième degré (di terzu) au quatrième degré (di quartu)...
I duie amichi si mettenu a l'ora di un vecchju castagnu e pianu pianu si mettenu a manghjà Rien de spécial si ce n'est la traduction de "ombre" qu'on préfèrera "a l'ombra". Profitons en dans ce registre pour apprendre deux nouveaux mots..."umbria" et "sulana" qui correspondent à l'ubac et à l'adret.