A muntagnera.. Paroles, traduction et quelque chose en plus.

Entre le Fangu et le Niolu, passage obligatoire par le col de Caprunale. OLIVIER SANCHEZ/CRYSTAL PICTURES

J’ai déjà écrit un article sur cette chanson et voilà, un autre. Pourquoi ? Facile. C’est ma chanson corse préférée. Et je ne suis pas le seul à l’apprécier puisque ceux qui arrivent sur mon site, cherchent une traduction. Ils la trouveront un peu plus loin sur la page.

J’ai beaucoup de raisons pour aimer ce texte. Bien sûr, cette chanson est très belle et la poésie magnifiée par la musique et les voix de A Filetta.  Au-delà, il se trouve que celui qui l’a écrite était un cousin. Marcellu Acquaviva qui a écrit « l’acqualugia » recueil de poèmes dont a muntagnera. Originaire de l’Acquale di Lozzi, il s’inscrivait dans cette longue lignée de poètes de ce village. Pampasgiolu ou Peppu Flori dont il faudra que je parle un jour. Il m’avait offert son livre et me l’avait dédicacé. Ensuite, cette chanson me parle car elle décrit mon petit pays, Niolu et Falasorma au travers de son chant consacré à la transhumance. C’est la fin du mois de mai, début juin, et les bergers se préparent à la longue route qui va les ramener pour l’estive, des plaines vers les montagnes. L’envers du chemin qu’ils ont fait avant l’hiver pour rejoindre leur hivernage.

Lorsque j’étais gamin et que j’arrivais au village, les derniers troupeaux montaient et faisaient une dernière halte derrière la maison près de la vieille fontaine. Les clochettes annonçaient leur arrivée et ma Mère me réveillait pour que je profite de l’instant. Les bergers allaient au bar des Amis, le dernier avant de prendre la route forestière. Moi je regardais les bêtes et les chiens qui restaient sous les châtaigniers. Un jour, j’ai même vu un bouc sauvage attiré par les femelles qui était descendu et perturbait le troupeau. Son audace lui a valu un coup de fusil et je me souviens de ce grand bouc, hirsute qui avait les yeux bleus. Puis ils repartaient. La forte odeur des chèvres restait dans l’air, un long moment. Je crois avoir compris qu’il n’y a plus guère de troupeaux et que ceux qui font la haute route, utilisent des camions. C’est comme ça.

Le Filosorma était la terre de ceux de Lozzi mais également de Corscia. C’est sans surprise que les familles de ces villages se retrouvent dans chacune des vallées. C’est ce que rappelle la chanson. Et il y a même un sujet de propriété foncière puisque la commune de Manso, créée en 1864,  n’a pas de terrains communaux. Ils appartiennent aux communes niolines. Celui-là de sujet, je n’en parlerai pas davantage car trop technique, on ne peut pas dire qu’il soit distrayant.

Enfin, je connais tous les lieux dont parle a muntagnera. J’ai usé mes semelles, très jeune, sur le col de Caprunale pour aller à la pêche dans l’Onca et plus tard, j’ai fait la transversale en enchaînant les cols. Même au pas du troupeau, le parcours devait être sportif.

(1) Barghjana ou Bardiana…mon avis, c’est ici!

Autre époque. J’ai eu la chance de voir cette transhumance et la chanson me la rappelle.

Una nostalgia amara

Cum un sonu di ghitarra

U core face trimà

PS.. le blog que vous parcourez, fait partie d’un site dédié à l’apprentissage de la langue corse. Si vous voulez le découvrir, cliquez sur l’image ci-dessous…

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