Archives de catégorie : I mo rughjoni.. d’où je viens

les lieux qui me sont chers

Au long de rivière Fango

A l’été 1975, un peu avant d’arriver à Tuarelli, on pouvait apercevoir de la route un curieux assemblage en bois, placé tout près de la rivière .

Il a tenu jusqu’à la première crue de l’été et nous a intrigués pendant quelques semaines. A défaut de pouvoir identifier l’objet avec précision, nous en avons conclu que c’était encore l’invention de quelque touriste. Et nous sommes passés à autre chose..

L’explication est venue l’hiver suivant. Mon ami d’enfance venait d’intégrer une école à Aix et avait vu qu’à l’affiche d’un cinéma d’art et d’essai, un film était proposé avec comme titre « Au long de rivière Fango ». Il s’y est précipité en rameutant quelques collègues, histoire de leur faire découvrir sa région. Question découverte, ils ont été un brin déçus. En revanche, il a enfin pu savoir ce qu’était cette construction étrange. Un métier à tisser construit pour les besoins du film et laissé là après le départ de l’équipe. Et quelle équipe !

Voilà ceux qui ont fréquenté Tuarelli à cette époque. Romain Bouteille, Patrick Dewaere , Rufus, Élisabeth Wiener ou encore Emmanuelle Riva…et Miou Miou non créditée au générique mais qui accompagnait son compagnon.
1975.. Tuarelli..l’équipe du Café de la Gare. Cocktail détonnant si on veut bien se rappeler qu’elle était la philosophie de l’équipe de Romain Bouteille. Chantier collectif dont le mode de vie revendiqué était  « le copinage en concubinage ».
A Tuarelli, à l’époque, il y avait une auberge tenue par une dame très gentille qui se prénommait Angèle. Je la revois fort  bien car avec ma mère, nous ne manquions pas de nous arrêter pour la saluer, chaque fois que nous passions devant chez elle. Avec le recul, j’avoue que la confrontation entre ces jeunes libertaires et cette dame issue d’une génération tout de même très traditionnelle a dû être étonnante.

J’ai eu du mal à retrouver quelques photos (et de médiocre qualité!) tant le film est confidentiel mais au vu de celles que je vous propose, ça a dû décoiffer dans le hameau.

Mais et c’est un pied de nez à ceux qui voient les corses comme rétrogrades, l’affaire s’est bien passée. Elle s’est tellement bien passée que Patrick Dewaere et Miou Miou ont prénommé leur fille Angèle en hommage à celle qui les avaient si bien accueillis.

L’histoire, si j’en crois ce que j’ai pu lire sur le net, est assez fumeuse. « …Sur un territoire lointain, refusant le modèle consumériste et capitaliste, plusieurs dizaines de personnes s’établissent en communauté, en plein milieu naturel. En marge de la société de consommation, ce groupe est confronté à la réalité de leur utopie. Jérémie et Bild sont les derniers à le rejoindre. Bild, le jeune et bel étranger, est parti en quête d’y retrouver sa mère, Mathilde, qui a fondé ce lieu. Mais Bild, découvrant que le véritable fils de Mathilde est en fait Jérémie, ne supporte plus de vivre. Au moment où il va faire l’amour avec celle qui est désormais sa sœur légitime, Jérémie, horrifié par l’inceste qu’il allait commettre, quitte définitivement la communauté… »

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Pas certain que cette tragédie à la sauce grecque ait enthousiasmé les foules. Il semble qu’on peut encore trouver quelques rares copies VHS mais de piètre qualité..donc, je ne me lancerai pas dans cette chasse au trésor.

Finalement, pour une région aussi belle, il y a peu de références cinématographiques. J’en connais deux. La première c’est La Loi du survivant, un film français réalisé par José Giovanni, sorti en 1967 avec Michel Constantin. On y voit en tout et pour tout le moulin du Fangu parce que le héros s’arrête au carrefour. Rien que pour cette scène de quelques secondes, la famille se réunissait devant l’écran à chaque diffusion et commentait avec joie ce plan fugace. Je pense aussi que le château mystérieux doit être le fortin de Girulata.

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La seconde, ce n’est même pas du cinéma. Un téléfilm. Anna en Corse avec Romane Bohringer et Micheline Presle qui s’échine à parler avec l’accent corse. Piteux. Une journée entière à tourner une séquence où un autocar est arrêté par un troupeau de chèvres qui traverse la route. E capre un vulianu micca passà ! C’était du coté du pont de Montestremu et je me souviens surtout d’une belle pagaille.

Bref.. peu de films marquants. Aucun en fait et pourtant… comme le dit ma femme, le Tafunatu c’est un peu l’oeil de Sauron. Le seigneur des anneaux en Filosorma, voilà qui aurait eu de la gueule.

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I pesci di i Scuglietti

Internet, quantunque, è qualcosa ! Era in tracce di circà una surtita vers’a Scandula, chi m’aghju trovu una carta di a costa vicinu di Galeria. A pocu pressu a un’ora, fallandu in direzzione di Portu, ci è u gruppu d’isulotti. Piuttostu qualchi scoglii, dunque ben numinati i scuglietti.

Questu nome, a fattu rivene, comu a spessu, assai ricordi e l’idea d’un articulu chi trattaria di u vucabulariu di a pesca e di i nomi di i pesci marini in Corsica.

U cumpagnu di mamma era di ceppu pedineru e avia passatu a so zitellenza in Oran,incu i pescatori,

Avia per u mare una passione di quelle ! Dopu qualche istatine da piscà da u bordu, s’era compru un batellu . Un picculu batellu di a pocu pressu cinque metri e in questu batellucciu, ci n’andavamu sbonorati vicinu a i Scuglietti.

L’affaru era impurtante e si priparava omu assai dinanzu. Ci vulia da cumprà u brumeghju incu u doppiu pinseru, prezzu e efficacità. Un si parlava di cumprà a un prezzu scemu scatule d’esche in Calvi. I gambaretti cungelati, primu prezzu, dopu qualchi provi, eranu stati a soluzione. Mi paria, quante a mè, postu chi si trattava di manghja roba di mare, chi sciacassi i gambaretti era piu sicuru chi di metteli indè l’acqua, sperandu piglià pesci. Era puru scrianzatu !

Ci vulia dino mantene u mutore. Senza permessu, era un 9,9 cavalli chi strazia assai per purtassi batellu e marinari di Galeria sin’a i scoglii.Era smuntatu ogni ghjornu, pulitu e dissalatu in un bidone tamantu pienu d’acqua dolce. Viaghjava mentre un’ora, tutti i ghjorni incu u rimore chi vo pudete imaginà. In piu di esse pescatore, era meccanicu! Duie passione..una cuntemplativa e l’altra assai rimurosa.. un speziu di Yin e di Yang ! Mamma un era stata tantu a fallu piantà incu queste sinfunie meccaniche o in tutti casi , ne avia limitatu a frequenza a cio chi era da veru necessariu.. i vicini eranu puru cuntenti chi senza di nulla ne avianu quantunque una techja. Malgradu tutte queste precauzione, m’è accadutu certe volte di rientre a remi chi stu mutoracciu avia dicisu di mettesi in greva !

A scelta di i scuglietti un s’era micca fattu per azardu. Una carta marittima era stata cunsultata e u locu, ghjudicatu prupiziu. Era veru ! Signore, paghjelli, perchette, turentule…a panuplia di i pesci detti « de roche » era presente. E certe volte, belli pezzi ! Tirava u bullintinu… vi aghju messu un diaporama per vede i pesci chi compunianu a nostra sporta incu i so nomi corsi.

U peghju per mè, era u mal di mare. Mareghju, odore di l’essenza, agguardà sempre inghjo. Umbeh, u pagava bellu caru u pesciu chi cullava. Un solu rimediu. Capiciottu e duie o tre giri indè l’acqua. Averaghju nutatu a spessu in stu locu e certi ghjorni, parechje volte indè a maitinata.

Dopu, ci vulia viutà u pesciu. Un tuccava micca a mè. Eppo manghjalu. Per quessa, eiu era forte ! A sera, torna, ci ne fallavamu in Galeria, piscà ochjate incu ligne « morte », aduprandu una pasta chi puzzava fatta ch’ella era incu casgiu merzu. Di ott’ore a mezzanotte. Chilos (iè, da veru) di pesciu, barcullati da u mare e per a musica chi venia di u night club.

Quand’omu a dicesette o diceottu anni, trove u so locu, un è faciule. Mi dispiacia d’un esse incu i ghjovanotti di a Stella Marina, incu e zitelle, e tutti st’affari… Ava, quandu ci pensu, mi pare chi era bè in questu batellu. Night club e zitelle..allora un sera megliu di sorte duie belli pesci a u chjar’ di luna, incu tutte e muntagne a cantu e u profume di a machja ?

Un credu micca !

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Capicursura in Filosorma: per una volta, lascià u so rughjone!

Ognunu tene caru u so rughjone
E un ne vole micca sorte,
Ma ci vole a l’occasione
Sapè chjode purtelle et porte.

C’est ainsi que commence une petite poésie écrite pour une collègue à propos de son village dont elle affirme qu’il mérite la visite. Je la crois bien volontiers mais il est loin !  Et oui…c’est le problème par chez nous.  Pour découvrir l’île , il faut accepter de quitter  u so rughjone, ce qui n’est jamais aisé surtout lorsque les jours de vacances sont comptés.

Mais quand c’est votre filleul préféré qui vous propose une escapade,  pas question de refuser. Il faut savoir quitter le Filosorma surtout lorsque l’escapade en question est une première.. prendre le train de Ponte Leccia à Ajaccio et retour dans la journée ! Vergogna, je ne l’avais jamais fait.

Ledit filleul, avec l’accord du conducteur, a eu l’idée lumineuse de fixer une caméra à l’avant de la motrice et de la régler sur une image toutes les deux secondes. Et à la sortie, nous avons une vidéo de 4 minutes environ pour les presque deux heures de trajet avec…fugace…des cochons qui traversent, le conducteur qui immortalise la GoPro (publicité gratuite) et surtout les paysages changeants avec la luminosité de novembre.

Le choix de la musique est, comment dire…générationnel.. Pour ma part, j’aurais opté pour «  u lamentu di u trenu » mais je reviendrai sur ce point après vous avoir laissé visionner  ce petit film…

U Trinichellu – Timelapse from maximhal on Vimeo.

Vous observerez que je n’ai pas encore utilisé le terme de « micheline ». Pourquoi ? Parce que le train que j’ai utilisé dans ce périple automnal est panoramique et confortable mais qu’il n’a plus rien à voir avec celui que je prenais gamin, pour rejoindre le Niolu chez mes oncle et tantes de l’Acquale.  Di quelli viaghji !

Départ de Bardiana pour Calvi, micheline jusqu’à Francardu, et là mon oncle qui m’attendait avec le « taxi », une 403 du village, direction Lozzi par a Scala. Sans doute est-il mort celui qui conduisait ce taxi mais je ne l’ai jamais oublié. Un brave homme fort sympathique mais qui était affublé d’un surnom inquiétant « Scana caprettu ». Un peu impressionné, beaucoup fatigué, je me tassais à l’arrière de la voiture et me laissais porter.

Presqu’une journée de voyage avec des sensations qui me reviennent. Une plus que d’autres. Celle de la fraîcheur tout à fait inattendue lorsqu’on quitte le Filosorma, piaghje e calmane, pour u Niolu. Et puis l’arrivée au village, la joie de mes tantes et la table di u salottu, a u primu pianu, piena di fritelle. Avianu sfritillatu per mè una ghjurnata sana.

Bref, presque cinquante ans après, une balade en train  qui n’avait rien à voir a priori avec le Filosorma, mais qui ravive malgré tout des souvenirs qui m’y ramènent. La lecture de « la recherche du temps perdu » que je suis en train de terminer (il m’aura fallu presque deux ans quand même) est peut être de nature à expliquer cette sensibilité accrue aux souvenirs. Il a eu sa madeleine, avia e mo fritelle !

Pour conclure sur une note historique et ne pas se laisser gagner par l’émotion.. je vous mets ici le texte du lamentu cité plus haut. Ce texte, il ne faut pas s’y tromper, est on ne peut plus sérieux. Il a été écrit à la fin du 19ème siècle et est attribué à un couple d’aubergistes de Cervione, Anghjulinu et Maria Felice Marchetti. Il traduit le désespoir et la colère de toutes les corporations plus ou moins ruinées par l’arrivée du chemin de fer. Les observateurs avisés auront noté que la ligne qui est visée au sens propre comme au figuré, mitrailleuse et canons, passe à Cervione. Cette ligne qui desservait l’extrême sud, a disparu depuis.


Charles Rocchi – U trenu di Bastia par CorsicaTV

O lu trenu di Bastia
Le train de Bastia
Hè fattu per li signori
Est fait pour les seigneurs
Pienghjenu li carritteri
Les charretiers pleurent,
Suspiranu li pastori
Les bergers soupirent
Per noi altri osteriaghji
Pour nous autres aubergistes,
Son’affanni è crepacori
Voilà angoisses et crève-cœur.
Anghjulì lu mio Anghjulinu
Anghjulinu, mon Anghjulinu
Pensatu n’aghju una cosa
J’ai pensé à une chose :
Quand’ellu passa lu trenu
Quand le train passe,
Tirali di mitragliosa
Tire-lui dessus à la mitrailleuse
È li sceffi chì sò dentru
Et les chefs qui sont dedans
Voltali à l’arritrosa
Retourne-les à l’envers.
Ci vogliu piazzà un forte
Je veux disposer un fort
In paese di Cervioni
Dans le village de Cervioni
È nantu ci vogliu mette
Et dessus je veux y mettre
Più di trecentu cannoni
Plus de Trois cents canons
Quand’ellu passa lu trenu
Afin que quand le train passe
Spianalli li so vagoni
Je lui aplatisse ses wagons
À chì hà inventatu lu trenu
Celui qui a inventé le train
Hè stata una brutta ghigna
A été mal inspiré.
Li ghjunghi u filosserà (ne)
Qu’il attrape le Phylloxéra
Cum’ellu hè ghjuntu à la vigna
Comme l’a attrapé la vigne
Li caschinu li capelli
Que les cheveux lui tombent
D’una maladetta tigna
D’une maudite teigne

Ùn si vende più furagi
On ne vend plus de fourrage,
Pocu pane è micca vinu
Peu de pain et pas de vin.
Passanu le settimane
Les semaines passent
Senza vende un bichjerinu
Sans vendre un petit verre,
Chì ci avemu più da fà (ne)
Qu’allons-nous faire de plus
In piaghja lu mio Anghjulinu
Dans la plaine mon Anghjulinu ?

Anghjulì, lu mio Anghjulinu
Anghjulinu, mon Anghjulinu
Preparemu la mubiglia
Préparons nos affaires,
Quandu fala la vittura
Quand le coche descend,
Imbarca a nostra famiglia
Embarque notre famille ;
Soldi di meiu lu trenu
De mon argent, tant que je vis,
In fin’ch’o campu ùn ne piglia
Le train n’en prendra pas.

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U Fangu cumu un l’avia mai vistu!!

Le Fangu comme je ne l’avais jamais vu !

Depuis que j’ai su nager, le Fangu a été mon terrain de jeu. Sans me vanter, je crois pouvoir dire que de Candela au Mansu, aucun pozzu ne m’est étranger. Plongeon, apnée, pêche… toutes les activités possibles dans cette rivière, je les ai pratiquées.

Et voilà que je découvre au hasard des partages de Facebook (comme la langue d’Esope, la pire ou la meilleure des choses), les photos de Corse Images sous-marines (ne pas manquer de visiter leur site..une merveille) !

Le Fangu..

Ils ont accepté que j’utilise leurs photos pour un petit article de blog où je n’ai rien à dire…juste à vous laisser admirer la rivière de mon enfance, ce joyau, vu du fond. Et en prime, une énigme. De quels pozzi peut-il bien s’agir ? Pozzu longu, pozzu di a verga, ponte di Tuarelli… je cherche encore. Mais c’est sans importance parce que c’est beau.

Une équipe de trois plongeurs passionnés d’aventures, de plongées insolites et d’images sous marines si je m’en tiens à leur présentation. Moi, je rajouterai que ce sont des poètes.

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Capicursura in Filosorma: la boucle des Tassi!

Il me semble connaître plutôt bien les « ..sentiers de mon pays… » mais je n’avais pas encore eu l’occasion de faire en son entier, la longue balade que j’appellerai « boucle des Tassi ». Pourquoi ce nom ? Parce que c’est une boucle qui passe par i Tassi et voilà ! Remarque en passant, je suis un peu ennuyé car « u tassu » en langue corse, c’est le blaireau ou l’if. Or, je ne vois pas d’if en cet endroit et les blaireaux que j’y croise de temps à autre, ne sont point des quadrupèdes.. Bref, le mystère demeure.

C’est une bien grande erreur que de ne pas avoir fait cette boucle car c’est une balade splendide et parfaite, une fois encore, pour une belle journée de novembre. Une quinzaine de kilomètres tout de même avec 500 mètres de dénivelé concentrés sur l’aller puisque le retour se fait par la route forestière, à la descente..

Point de départ proposé..parking du pont de Montestremu…suivre la route qui monte pour arriver au hameau…obliquer à gauche après le gîte (balisage) et suivre ensuite le chemin, magnifique, qui reste sur l’adret. Le suivre jusqu’à ce qu’il retrouve la route forestière et là redescendre vers la droite. La fontaine di i Tassi est tout près. Et rentrer par la route en n’oubliant pas de surveiller le déplacement des safranés nombreux en ces parages. Une remarque toutefois. S’il a plu, ne vous hasardez pas à traverser le ruisseau de la Scalella. Avec beaucoup d’eau, le gué ne doit pas être très sûr.

Comme toujours, les photos sont celles de « a bellula lestra » (son site qui mérite lui aussi une visite) et elle parlent d’elle même,

 

Mais, bien qu’elles parlent d’elles-même, je vais en tant qu’inénarrable bavard, y adjoindre quelques commentaires.

Première chose à ne pas rater, c’est le vieux Montestremu, exemple remarquable et préservé de ce qu’étaient les anciens villages. Hélas, la majeure partie des maisons tombent victimes du temps qui passe mais aussi et surtout de l’indivision qui demeure. Un petit clin d’œil à Antoine qui a retapé la sienne et nous a offert le café dans son nid d’aigle ! Ô Anto, portati bè..Internet un l’ai ma forse qualchi sia ti parlara di quest’articulettu.

Ensuite, les quelques ruines que vous trouverez sont celles du couvent de Sainte Marie. Le lieu a été démaquisé et on distingue fort bien le four qui devait servir aux moines. Pour ceux que ce sujet intéresse, j’ai écrit il y a quelques mois déjà, un article sur le couvent, article accessible en cliquant ici

Le retour se fait, je l’ai déjà dit par la route forestière.. faites le en flânant et sans bruit en ayant un œil sur le fossé et le maquis alentour. La photo des champignons (quelques oronges s’il vous plait!) montre l’intérêt qu’il y a à rentrer en philosophe et le fait d’être silencieux vous procurera, peut être, la chance de voir un mouflon descendu des crêtes.

Ce que vous verrez sans nul doute, et de plutôt près, c’est le Tafunatu en majesté. Et rien que pour ça, vale u colpu !!
 

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Capicursura in Filosorma: Girulata

S’il est une balade à faire en automne, c’est bien celle-là ! Pour avoir rejoint Girulata à pieds, en été, je peux vous dire que c’est un exercice éprouvant. La chaleur sans doute mais surtout le monde..miraculi di ghjente ! Bon, ils ont raison d’y être mais moi je préfère ce que j’ai vécu la semaine dernière. Pas un chat sur le chemin, un spuntinu tranquille sur la plage et un instant de farniente à Tuara.

Balade certes mais sportive. Une quinzaine de kilomètres en aller-retour par le fameux sentier du facteur avec environ 500 mètres de dénivelé. Aucun risque de se perdre. Départ du col de la croix..bocca a croce puis c’est indiqué tout le long. Sentier côtier d’où on finit par découvrir l’anse et son fortin. De 3 à 4 heures de marche suivant votre condition avec quelques petits raidillons. Pour être honnête, le plus beau n’est pas l’arrivée. Girulata est comment dire..un peu foutraque.. des maisons, des paillottes.. un chantier à l’entrée. Tournez vous vers la mer, c’est de loin ce qu’il y a de plus beau avec la marche d’approche.

Quelques photos di a bellula lestra, la belette agile épouse et photographe attitrée (son site) et quelques informations de contexte pour savoir pourquoi l’endroit est réputé mythique,

Girulata est un hameau d’Osani en plein milieu du parc naturel régional. L’ensemble, Piana, Scandula et donc le golfe de Girulata, est inscrit depuis 1983 sur la liste du patrimoine mondial.
Le fortin, a priori non accessible au public, a été bâti sur le promontoire au 16ème siècle. C’est à cette même époque que la flotte génoise y a capturé célèbre pirate turc Dragut qui effectuait régulièrement des razzias sur la Corse.
Tout le monde ou presque a oublié Dragut mais le souvenir de Guy Ceccaldi u pidone, le facteur de Girulata reste vivace. Le gaillard parcourait tous les jours le chemin qui désormais porte son nom. 40 minutes dit-on où la pancarte annonce 1 heure 30. Je veux bien le croire, moi qui l’ai croisé il y a bien longtemps. Je l’ai entendu arriver avant de le voir, lancé au galop dans la descente qui mène à l’anse de Tuara. Je lui demandé combien de temps il restait avant d’arriver. Moqueur, ils nous a regardés et a dit « pour vous, au moins deux heures ». Je lui ai répondu en langue corse per falli rimarcà chi noi, donne, omi e zitelli aviamu fattu in tre ghjorni a girandulata tra Corti e Bardiana, passandu l’ultimu ghjornu e Guagnerola e Caprunale ! A risu e m’a rispostu, in lingua nustrale..  ‘tandu vi firmara una mezz’ora ».
Rien que pour un hommage au facteur de Girulata, faites cette magnifique randonnée automnale.
 

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Capicursura in Filosorma : Chiumi

Un petit mot d’explication sur le titre. Il existe en Filosorma un autre mot que « auturnu » pour désigner l’automne. C’est donc « capicursura ». Où l’on voit que dans cette micro-région, il y a un vocabulaire particulier dont il faudra bien un jour que je prenne le temps de faire le recensement.
Mais ce sera pour plus tard.
Aujourd’hui, il s’agit d’évoquer mon récent séjour automnal à Bardiana et les petites randonnées possibles compte tenu du fait que la nuit tombe plus vite. De bonnes chaussures, un grand beau temps et un panier pour les champignons..les ingrédients indispensables qui étaient réunis cette années.
Pour commencer, la montée vers l’église de Chiumi avec un merci à la Belette Agile, mon épouse et photographe attitré.

Cette promenade d’environ 8 kilomètres et 400 mètres de dénivelé vaut pour la visite à l’église ruinée et le point de vue sur le golfe de Galeria, la grande barrière et la vallée du Filosorma.
L’église donc…Santu Pietru di Chiumi, pieve de Chiumi, diocèse de Sagone..elle date de la fin du 10e siècle, ses blocs rouges contrastent avec le vert des oliviers sauvages et des arbousiers. C’est un témoignage du premier âge roman.

Je vais citer le site « Corse romane » http://corse-romane.eu/spip.php?page=sommaire

La chapelle ruinée de San Pietro di Chiumi se dresse, entourée d’arbustes qui la masquent, sur une crête dominant le golfe de Galeria à 420 m d’altitude .
Témoin du premier art roman entre la seconde moitié du 10e et début 11e, elle est très homogène et ne semble pas avoir été modifiée au cours des temps.  Elle présente une nef unique (13,90 m x 4,90 m) terminée par une abside semi-circulaire avec une voûte en cul de four qui s’est effondrée mais on aperçoit encore l’amorce de l’arrondi. Les murs latéraux, construits de blocs moyens de granit rouge appareillé avec soin, sont conservés sur une bonne hauteur avec les fenêtres percées dans la partie supérieure : deux pour le mur sud (archivoltes en tuffeau léger échancrées), une seule subsiste pour le mur nord (surmontée d’un petit arc composé de tout petits claveaux).
Elle devait être soignée à en juger par certains détails. L’abside était rythmée d’arcatures en tuffeau blanc-gris reposant sur des modillons décorés, comme le fait supposer un bloc replacé lors de la campagne de consolidation en 1974. Des gravures rythment l’archivolte de la fenêtre de l’abside. Les autres archivoltes devaient aussi être décorés (blocs retrouvés dans le hameau de Chiumi).
Deux portes donnent accès à l’intérieur : l’une pratiquée dans la façade ouest et une autre, très étroite, percée dans le mur nord. Quelques pierres de l’autel occupent le chœur surélevé de quelques marches tandis que le long du mur nord se dessine une banquette. Près de l’angle sud-ouest se trouvait la piscine baptismale circulaire constituée de pierres taillées en courbe. Ce type de cuve baptismale sera utilisé durant tout le 11e siècle.
Tardivement, le chœur a été modifié : le nombre de marches réduit à trois et aménagement d’une clôture de choeur. L’église s’élève actuellement en pleine nature. Elle devait appartenir à la piévanie de Chiumi qui est mentionnée dans un texte du début du 16e siècle ; elle a été détruite par les invasions barbaresques de ce même siècle.
Signalons qu’à mi-pente entre le Fango et la chapelle, on a découvert un rocher portant une quarantaine de signes.

Pour accéder à l’église, il faut se garer au pont génois, franchir le pont et monter par la piste..pas passionnant comme parcours mais petit à petit, le paysage se dévoile. Deux options, poursuivre la piste vers le relais jusqu’à la barrière. Prendre le chemin du haut (celui du bas conduit vers les maisons) et après le premier tournant, virer à droite dans un chemin (pierreux et parfois sale) qui mène aux ruines qu’on aperçoit très vite sur la crête en face Pour le retour, à partir de la prairie où se trouve l’église, il suffit de suivre la piste vers le sud, franchir le petit col (épave de charrue) et suivre la piste qui rejoint l’itinéraire du début. Ce parcours permet une petite boucle.
La seconde option qui évite le chemin du haut consiste à emprunter la piste qui conduit aux deux réservoirs bien visibles et la suivre jusqu’au bout. C’est l’itinéraire de retour signalé plus haut.
En gros, une bonne heure de montée…
Campatevi !
 

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Une petite histoire…

Mettant à profit un peu de temps libre, je m’en vais de ce pas vous conter une petite histoire. Vous savez, une de ces histoires qui sont connues par cœur mais qui ont toujours autant de succès à la veillée. Talent du conteur, instant de partage. Parce que pour être tout à fait honnête, il n’est pas dit qu’avec ces macagne, nous soyons tout à fait dans le domaine de l’exactitude historique. Mais, nous n’en avons cure, car comme disent nos voisins de la botte, “ si non è vero, è ben trovatto ”
Désolé pour les non corsophones mais tout ceci n’a un sens qu’en langue nustrale. Je bascule donc sur la version corse tant à l’écrit qu’à l’oral…

Tempi d’una volta…ma un è cusi vechju l’affaru, u Filosorma a vistu assai abitanti mascii lascià u valle per andassine stantà u so pane in queste luntane culunie. Ci vulia puru parte chi a terra un sustentava piu u cristianu e chi tandu, quellu sacrifiziu purtava i soldi ch’ellu bisugnava a famiglia. Un pocu di benistà, una manera di pagà i studii di e surelle. Bon..bardianu di priggio in Cayenne, militariu per stu Tonkin.. Tonkin, Cochinchine è cusi ch’ellu si chjamava a l’epica u Viet-Nam.. Niolu, Filosorma e ogni locu, questa partenza un n’avia nulla di straurdinariu. Tenite, per quelli chi so bramose di ride, state da sente questa canzone (http://www.dailymotion.com/video/x5vhqj_quartier-maitre-de-charles-rocchi_music) Di sicuru, un sera micca un munimentu culturale ma a testimunienza di tempi fa.
Eppo, so turnati in casa questi culuniali. Qualchi ricordi, scatule di mah-jong, avoriu…e u palu !
Questa malatia, e frebbe cumu si dicia omu, vi lascia tranquillu mentre une stonda eppo, tuttu d’un colpu quelle chi ne suffria vedia cullà a so timperatura..e patansciava !
U duttore, chi tandu, venia di Calvi incu a so calescia, girava u valle e distribuia quella chinina.
Un ghjornu, s’è affacatu incu una vera rivoluzione ! Una manera nova di piglia a so midicina : u strughjinu o u suppusitoriu..cum’ella vi pare.
Ah..altru chi e pilule, piu efficace.
Ne a pripostu una scatula a unu, ch’omu chjamaremu Ziu, manera d’un mettesi a la male incu u pocu di famiglia chi li resta.
Di sicuru a dumandatu a Ziu, s’ellu sapia cume ci vulia aduprà u capatoghju. L’altru, u tintu, per un di ch’ellu un sapia micca, a rispostu iè. Forse un n’avia mancu capitu chi era una nuvità.
Bon, pertutu ch’ellu era u duttore, Ziu a dicisu di piglià a midicina. Un n’era dunque ne una pilula, ne una puzione. Umbeh..dopu avè ragiunatu una stonda incu a moglie, e cum’ellu un riescia da capisce a nota (forse un ci n’era mancu), Ziu a fattu a cosa a piu naturale. S’è sciacatu u pruduttu. Vi lasciu imaginà a prova ch’ella sera stata di mastucà e mastucà torna mentre una settimane, una scatula di strughjini. Impussivule da ingolle! Un scempiu !
Bon..forse un mese dopu, u duttore s’è affacatu torna in paese e s’è cansatu indè Ziu e a moglie. L’a dumandatu si a midicina avia fattu u so effettu..
Tandu a rispostu cusi, Ziu…incu una logica chi ci vole ammirà
«  Ô sgio duttore, a mi seria messa in qualchi locu, chi seria statu listessu »
U duttore, ch’ellu riposi, l’a corsa brutta ch’ellu ridia tantu e tantu ch’elle a risicatu di strangulassi ! Sarebbe statu assai logicu vistu a storia. Ma seria statu pecatu ! Chi e tantu peghju per u sicretu medicale e tantu megliu per noi, a prestu empiutu i paesi di st’affaru. E cusi ci a datu una macagna di quelle chi, per a magia d’internet, a da cuntinuà u so allegrettu caminu.

Allez, à la prochaine les enfants. Je reprends le fil de mes occupations professionnelles en espérant vous avoir un peu divertis.

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Fangu…u troppu stroppia !

Me voilà de retour de congés. Bien loin de la vallée du Fangu. Et ce depuis des années. Je fuis le Filosorma l’été pour privilégier la fin du printemps en taquinant la truite et le début novembre, pour traquer les champignons. La nouvelle du blocage m’est parvenue à Kilimandjaro Airport où j’ai accédé à Internet. Small world !
Pour ceux qui ne l’auraient pas vue, j’insère la vidéo, ci-dessous dans ce billet.

Il va être surpris, vu que nous arrivons assez souvent à nous engueuler sur des sujets politiques (par pur plaisir en fait et afin de ne pas en perdre l’habitude) mais, je suis sur cette affaire tout à fait d’accord avec l’intervention de mon cher cousin. Et impressionné par la qualité de son discours. Le métier !
La rivière du Fangu, je crois pouvoir dire que j’en connais les coins et les recoins par cœur. En tous cas, toute la partie qui va du Mansu aux Force. Depuis que je sais nager, et ça date, j’y ai passé 6 heures par jour (au moins) et trois mois par an à faire les 400 coups.
Les souvenirs sont précis. Un fleuve propre, fréquenté par les villageois et quelques touristes bien informés ou égarés car à l’époque, le Filosorma était loin de figurer dans les guides comme le haut lieu « ..des piscines naturelles à la fraîcheur bienvenue… » Un trou d’eau, un pozzu, par famille..quand ce n’était pas la rivière pour nous tous seuls en début juillet et après le 15 août.
A partir de là, j’ai deux ou trois petites choses à dire.
Qu’on s’entende bien tout d’abord. Il n’est pas question d’interdire aux vacanciers d’accéder à l’endroit. Il s’agit simplement de réguler l’affluence et de mettre en place les infrastructures adaptées à l’accueil. Sans rentrer dans les détails, il apparaîtra évident à chacun qu’une telle présence humaine sans toilettes par exemple, pose un vrai problème sanitaire. Surtout, lorsqu’on constate, et là les touristes n’y sont pour rien, que l’étiage n’a jamais été aussi bas. Pêcher dans le Fangu au mois de juin, est un bon indicateur. Il est aisé de traverser à gué à certains endroits où, avant, le niveau était trop et le courant trop fort pour risquer l’aventure. J’imagine sans peine ce que ce doit être en août avec une eau basse et une vraie surpopulation. U fiume quant’a mè aspetta e prime fiumare per rinfiatassi..le fleuve d’après moi, attend les premières crues pour reprendre son souffle.
Ce qui précède, c’est ce que Gérard a dit et bien dit dans son intervention.
Les causes exogènes..surfréquentation touristique et sécheresse due au changement climatique.
Maintenant, et au risque de me faire quelques amis, je voudrais dire deux mots du respect que nous, qui avons la chance d’être issus, d’un endroit aussi merveilleux, devons à cette vallée.
Le respect qui passe par exemple par l’abandon des constructions anarchiques. Le respect qui passe et c’est bon pour la santé, par la marche à pied pour descendre au fleuve. Le vieux chemin creux, u chjassu, a été détruit pour permettre la mise en place d’une station d’épuration dont on ne sait trop si elle marche. Mais, les textiles et les bambous incongrus s’y épanouissent. Et la piste, réservée à l’origine, aux riverains est devenue une piste d’évolution pour engins motorisés et un parking.
Il paraît que les touristes bloqués au carrefour ont bien compris la démarche des manifestants. J’espère que les paesani comprendront aussi ce que je veux dire.
 

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Impristaticci

Torna quist’annu, a fine di marzu sera stata cattiva ! Vuleriamu lascià l’inguernu daret’a noi, ma ellu s’azzinga quante una zecca a un cane. L’affaru un a nulla a chi vede incu a « meteo ».
Inno, a verita si a vulete circà si trova in Filosorma (comu a spessu diceraghju !). Ma micca indè u Filosorma d’ava incu i so tre paesoli. Inno, in Filosorma di nanzu, parechji anni fa… Forse, ci eranu case e mulini vicinu a u fiume ind’u Mansu o Montestremu. Ma, cio chi cambia si omu paragona a i tempi d’oghje, è chi, a muntagna era populata.
A sapete chi a u locu dettu « e force » s’aprenu duie valle. A diritta, a Cavichja e a manca, Bocca Bianca. Tandu, u Filosorma e quessa a sapete dino, era a terra di i pastore niulinchi chi impiaghjavanu incu e so capre o e so pecure.
In Niolu, facia troppu fretu e un ci era micca abbastanza da manghjà per l’omi e l’animali. A chi stava in Marsulinu o versu Galeria e altri chi avianu u so rughjone in Bocca Bianca. Per quelli chi collanu quassu (fate casu ô zittè a i pruni bianchi !), si vede sempre e ruvine di e mandrie.
Ma un vogliu micca di chi a vita era faciule in Filosorma per sti mesi invernale. Facia dino u fretu e quandu ci era tempurale, suffrianu capraghji e pecuraghji.
Dunque, tempi d’una volta.. ci era un pastore chi era puru cuntentu chi l’invernu s’era passatu a pocu pressu bè. Neve di sicuru, acqua cume a u solitu ma un n’avia persu nulla mancu una capra e nostr’omu vidia Marzu finisce e Aprile chi s’affacava. E incu Aprile, fini guai e pinseri !
In vece di sta zittu, cuntentu ma zittu, u pastore e surtitu per prufittà di i primi ragii di sole veranincu, e quante s’ellu era imbriagu, a cuminciatu da fà u scemu, pigliandu in burla, u mese di Marzu !
U pasturellu dicia capatoghji cusi « Ô Marzu se leccu, ava u cattivu tempu è finitu…aghju da sorte u pecuraghju..u podi piu fà nulla chi un ti resta piu chi un ghjornu ..Marzu catarzu , figliolu di Tagnone, si vale più u mio agnellu cà di tè u to muntone. »..In fattu fine ghjastemava u mese di Marzu chi, ellu, u sentia e un n’era cuntentu! Marzu è frighjulosu, ognunu a sa.. Allora Marzu a dumandatu a Aprile u so fratellu di veranu qualcosa.. » aprile, gentile aprile.. imprestami duie o tre di, incu unu chi aghju, faraghju pente u falsu pecuraghju.. » (di mente chi ci è un pezzu chi un l’aghju entesa questa poesia)

Aprile è statu d’accunsentu e a impresttatu i so primi ghjorni a u so cumpare. E allora, Marzu a fattu vene u tempurale, ventu, acqua, tonu e zaette!! U tintu pastore a pruvatu di parà e so pecure ma un a pussutu fà nulla! A fiumara s’a pigliatu pecure e muntone e un li è firmatu nulla. E statu ruvinatu per avè macagnatu u sgio Marzu! Dapoi questu tempu, quandu i primi ghjorni d’Aprile so cattivi, omu si parla d’impristaticci per sti lochi maravigliosi di u valle di Filosorma! E altro ! !

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